Miss. Tic, la reine du street art français
Le mouvement du street art en France a de beaux jours devant lui. Gagnant de plus en plus en reconnaissance auprès des autorités, celui-ci a été célébré dans de nombreuses exposition et possède même maintenant son propre musée. Depuis son apparition en France au début des années 80, certaines figures du mouvement se sont démarquées et lui ont donné ses lettres de noblesse, c’est notamment le cas de Miss. Tic l’une des street artistes les plus populaire de France.
Miss. Tic : ses débuts et ses influences
La relation entre Miss. Tic et Paris remonte à son enfance. Née à Montmartre, elle grandit à la Butte-aux-Cailles qui, déjà à l’époque, était un quartier populaire avec une ambiance très particulière et très porté sur l’art. Ce quartier restera son quartier général jusqu’à aujourd’hui.
Après plusieurs tragédies personnelles, celle-ci déménage en Californie au début des années 80. C’est dans cet Etat du Sud qu’elle assistera à la naissance du mouvement du street art et particulièrement du graffiti. En voyageant en Amérique centrale elle sera aussi fortement inspirée par des mouvements tels que le muralisme mexicain, une mouvance artistique populaire dont les œuvres murales avaient un caractère fortement politique.
De retour en France, elle découvre les travaux de grapheurs tels que Jérôme Mesnager. Mais c’est à la suite d’une déception amoureuse qu’elle décide de poser sa première œuvre en pochoir. Elle commence tout d’abord par dessiner des autoportraits qu’elle agrémente de divers jeux de mots et poèmes de sa création. Elle adopte le nom de Miss. Tic en référence à la sorcière antagoniste de Picsou dans le Journal de Mickey (les références à ces bandes-dessinées jugées abrutissante à l’époque étaient utilisées pour appuyer l’opposition à la pensée intellectualiste très présente dans le monde de l’art.)
Le style graphique unique de Miss. Tic
Peu à peu elle se détourne des autoportraits pour utiliser des images de femmes plus génériques et faire passer un message plus universaliste. Elle affectionne particulièrement les images de mannequins et les photographies de modes. Les poses provocantes des modèles se révélant être une grande source d’inspiration.
En effet l’image de la femme séductrice des magazines est celle qu’elle utilise le plus. Miss. Tic aime détourner ces photos qui jouent sur la sensualité et le fétichisme pour faire passer des messages poétiques et politiques. De cette manière une imagerie de femme avec une pose lascive devient une véritable œuvre engagée.
C’est en 1999 que son art connaît un véritable essor national lorsqu’elle signe l’affiche de la Fête de l’Humanité. En 2002, son exposition Muses et Hommes à la fondation Paul Ricard dans le 8ème arrondissement de Paris cimente sa position d’artiste à part entière aux yeux des critiques et du public. En 2007 Claude Chabrol lui demandera de réaliser l’affiche de son film La fille coupée en deux.
Dans cet art majoritairement masculin qu’est le street art, Miss. Tic a réussi à se faire une place de choix. Ses œuvres engagées sont de véritables pépites qui pullulent dans toute la capitale.